L'ange de la paix - Le roman d'Olympe de Gouges by Peyramaure Michel

L'ange de la paix - Le roman d'Olympe de Gouges by Peyramaure Michel

Auteur:Peyramaure, Michel [Peyramaure, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Historique
ISBN: 2221111206
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 2008-11-06T17:20:40+00:00


La Révolution était en marche, et rien ne semblait devoir l’arrêter.

En juillet de l’année 1789, l’Assemblée nationale proposa au roi de faire « un geste de conciliation » en quittant Versailles pour une visite de politesse aux Parisiens.

C’était beaucoup demander. Louis y consentit pourtant, après avoir demandé à l’un de ses frères, le comte de Provence, d’assurer la lieutenance générale du royaume, pour le cas où, à la suite d’incidents, il ne pourrait retrouver son palais.

Il fut reçu fastueusement à l’Hôtel de Ville, fit la grimace quand on lui proposa d’arborer à la boutonnière de sa veste la cocarde aux couleurs nationales : bleu, blanc et rouge. Du balcon, quand il eut proclamé son affection indéfectible au peuple, les acclamations durèrent une demi-heure.

L’invasion de la Bastille n’avait pris que quelques heures ; sa démolition allait demander des années. Des pierres furent envoyées aux villes de province. À l’emplacement des premiers gravats déblayés, on a donné un gigantesque bal populaire auquel Hérault de Séchelles a tenu à me faire participer. Je n’ai pas boudé ce plaisir. Nous avons dansé jusqu’à l’aube et bu plus que de raison.

Peu de temps après, l’étrange phénomène qu’on a appelé la Grande Peur ébranla le pays, jusqu’aux provinces les plus lointaines.

Le bruit ayant couru qu’un complot contre-révolutionnaire se nouait à Versailles et que le comte d’Artois, émigré, revenait à la tête d’une armée de cent mille Autrichiens et Prussiens, un mouvement de panique se répandit dans tout le pays. À la moindre alerte le tocsin sonnait, les hommes s’armaient et les gens fuyaient leur maison. Les gardes-françaises avaient marché sur Paris, laissant aux Suisses le soin d’assurer la sécurité de la famille royale. Nous avons vécu des jours d’apocalypse.

Hérault me raconta la mémorable séance du 4 août, à l’Assemblée nationale. Il avait entendu avec stupeur le vicomte de Noailles, qui ne passait pas pour être un ami du peuple, demander la suppression des droits féodaux, et l’évêque de Lubersac suggérer l’annulation des droits de chasse, privilège de la noblesse.

— J’avais l’impression, me dit-il, tantôt de me trouver dans une assemblée d’excités pris de vin, en train de piller une boutique de meubles et d’objets précieux, tantôt d’assister à la messe funèbre et burlesque de l’Ancien Régime.

À trois heures du matin, l’Assemblée avait accouché d’un monde nouveau sur les ruines de la royauté absolue.

Je constatai bientôt que mon projet de contribution citoyenne volontaire destinée à vaincre la misère et à équilibrer les finances de la nation avait fait son chemin.

On avait trouvé une appellation pour cette initiative : les Contributions patriotiques. J’y adhérai, cela va de soi, et participai au défilé des femmes vêtues de blanc qui venaient offrir leurs bijoux ou leur argent au cours d’émouvantes cérémonies. Le bilan : une goutte d’eau dans l’océan de la misère, mais le geste était généreux et l’élan donné.

Les gardes-françaises l’ayant abandonnée et la famille royale ne se sentant plus en sécurité, malgré la présence des Suisses, le roi fit appel au régiment des Flandres, qui comptait environ mille hommes.



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